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FAUSSES CROYANCES dans la légende arthurienne

 

On croit généralement que...

 

 

« Guenièvre était une belle à la morale légère ».

 

 

C'est une des plus incroyables inventions de la légende. Guenwar (c'était probablement son nom) était plutôt une guerrière picte qui faisait trembler ses ennemis. Nous pensons qu'elle était à la tête d'un important et puissant royaume. Son union avec Arthur est chose possible ; quel dirigeant ne voudrait pas s'unir avec une reine puissante et belle. Des mauvaises langues prétendent qu'elle collectionnait les têtes de ses ennemis et qu'elle passait de longues heures dans la salle où celles-ci étaient exposées ! Son adultère avec le beau Lancelot est probablement une invention des moines qui en avaient gros sur le coeur contre les femmes. C'était, à l'époque, coutume de faire de la femme celle par qui la misère arrive. Guenièvre s'est probablement battu aux côtés de son mari pour sauver la Britannia des envahisseurs saxons et la période de paix qui suivit la victoire du mont Badonicus lui est de toute évidence en partie redevable.

 

 

 

« Arthur était un roi doux et bon ».

 

 

Premièrement, Arthur n'était pas roi, mais DUX BELLORUM, ce qui veut dire qu'il était le maître des armées. Pour ce qui est de son tempérament, il était plutôt du genre impulsif et violent. Selon des écrits très anciens, beaucoup plus que les récits médiévaux que nous connaissons, il était surnommé tantôt LA MASSUE, tantôt L'OURS. On raconte qu'il adorait les chiens et qu'il s'engagea dans une guerre terrible contre un roi Scot qui possédait une meute de chiens de chasse qu'Arthur enviait et désirait avoir. Les historiens qui s'intéressent à Arthur s'entendent aussi pour dire qu'il s'emportait souvent et que son tempérament belliqueux l'entraînait souvent dans des guerres inutiles. Nous sommes bien loin du naïf et débonnaire roi que les écrivains médiévaux ont présenté !

 

 

 

 

« Merlin n'a jamais existé ; c'est une légende qui sort directement de l'imagination de quelques écrivains médiévaux ».

 

 

Des recherches montrent que Merlin a bel et bien existé. Il est probable que les écrivains médiévaux possédaient des manuscrits, disparus depuis, qui relataient certains aspects de la vie de Merlin. Je pense entre autres au Merlin de Norma Lorre Goodrich. Malheureusement, cette brillante étude n'est disponible qu'en anglais chez Harper Perennial, New-York, 1988, 386 pages).

 

 

 

 

« Merlin est un personnage médiéval ».

 

 

La figure de Merlin a connu une fulgurante popularité au Moyen Âge. Toutefois, il est évident que Merlin n'a pas pu aider les chefs de la Grande-Bretagne à se défendre contre les envahisseurs Scots, Pictes, Saxons et Angles environ dix siècles après que ceux-ci eurent conquis le territoire en question ! Merlin et Arthur ont donc vécu entre le milieu du Ve siècle et la fin du VIe siècle. En outre, et au risque d'en décevoir plusieurs, il n'y avait pas de chevaliers à l'armure étincelante, d'immenses châteaux, de grandes cours royales à l'époque où Merlin a vécu, pas plus que de dragons ou d'épées magiques. Les événements tragiques qui secouèrent la Grande-Bretagne et auxquels Merlin fut mêlé se sont déroulés vers la fin de l'Empire romain. Le mode de vie et les mœurs étaient encore à la mode romaine à ce moment.

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