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Inédit

C'est un pêle-mêle, qu'ici je vous propose : des extraits de mes écrits en cours, des courtes pensées, des idées, bref un peu de tout ce qu'il y avait dans ma tête et que j'ai couché sur le papier...

29 octobre 2013

 

« Le Père Noël, je veux bien pour l’esprit des Fêtes des tout-petits, mais j’ai abandonné la légende du Pôle Nord il y a belle lurette, à peu près au moment où j'ai commencé à raisonner. On devrait tous se demander, simplement et honnêtement, un jour devant notre miroir, pourquoi on croit à ces histoires magiques. Parce que ces fariboles libératrices d’angoisse de vivre en sont toutes, des histoires magiques, et je vous mets au défi de me prouver le contraire. Je suis d’accord avec le biologiste britannique Richard Dawkins, qui affirme cette simple logique : « l'obligation de la preuve repose sur celui qui dit, je crois en Dieu, au Monstre en spaghetti volant, aux fées ou en n'importe quelle autre entité. Ce n'est pas à nous de le réfuter. » Vous dites que je ne crois en rien et que je suis donc païen, damné, condamné, bouché, mécréant ? À vous de me le prouver. Â»

Extrait de blogue
Extrait du Papillon de Nazareth
Roman en cours d'écriture

 

« Le lot des mères : pleurer. Sur la souffrance de leurs enfants, sur la solitude de leur sort à mettre au monde des êtres qui ne réussissent vraiment leur vie que s’ils parviennent à vivre sans elles, à être heureux sans elles. Un travail qui consiste à tout donner, y compris son cœur, y compris son âme, pour finir abandonnées. Elle est là, la première femme de ta vie, près de toi, au pied de l’instrument de torture, entière dans ta souffrance, dans ton exténuation, désarmée devant l’affolement silencieux qu’elle lit dans tes yeux. Tu sais que si elle le pouvait, elle subirait ton supplice à ta place. De tous temps, c’est le malheur des mères de vouloir prendre le supplice de leurs enfants à leur place. Et de le faire, la plupart du temps, sans pour autant enlever celui de leurs enfants. Une fonction maternelle inutile, qui enfle le malheur, le dédouble, sans jamais parvenir à la satisfaction qui l’a vue naître. Deux qui souffrent plutôt qu’un. Deux qui ont d’abord été un. Mystère d’une unité duelle que les pères envient dans le silence de leur masculinité, mais qu’ils ne comprennent pas, ni ne peuvent, ni ne veulent. Mystère d’unité duelle qui se termine dans la souffrance, la pire qui soit, celle de rompre un lien pour donner la vie, de mettre au monde ce qu’on ne veut pas voir souffrir, mais qui souffrira parce que la joie dort dans le même lit que la peine, parce que la douleur est la sœur du plaisir, parce que la mort est l’autre face de la naissance. Toute mère sait qu’il en est ainsi. »

Extrait de Funérailles Famille

 

Roman en cours d'écriture

 

« Un frisson m’a parcouru la nuque. J’ai pensé à la nuit qui venait. C’était plus fort que moi. Cette rumination, souvent, me submergeait. Cette nuit serait comme les autres nuits. Dans mon lit, les couvertures montées jusque sous mon nez – comme un enfant qui a peur du noir – je sentirais l'odeur de la mort dans ma chambre. Un mélange de transpiration de petit vieux, de tapis moisi et de pus de malade. Et quand la mort serait là avec moi, dans la chambre, je n’aurais pas peur, je me sentirais bien, au contraire. Comme tous les soirs, je remplirais mes narines de cette odeur du mieux que mes vieux poumons me le permettaient encore. Là, j’ouvrirais les bras et je lui dirais de venir, que j’étais prêt, que je l’attendais. Et je l’attendrais, je l’attendrais patiemment, mais elle ne viendrait pas. Elle ne venait jamais. Elle me regarderait, elle m’observerait, elle me tordrait les doigts, elle m’appuierait sur le ventre, sur la vessie surtout. Des fois, j’urinais dans mon lit tellement elle appuyait fort. Dans ce temps-là, je l'entendais murmurer tout bas dans mes oreilles : « Je pourrais te prendre tout de suite, mais je ne te prends pas. Je devrais te prendre tout de suite, mais j'ai trop de plaisir à te voir uriner dans ton lit et à te regarder vivre comme un mort-vivant. » Et là, elle riait la salope. »

Toile : La mère, Bernard de Hoog, 1867-1943

 

« La propension à l’art consommable comme fait historique omniprésent est défendable, mais non moins pathétique. Le mécénat d’autrefois conserve dans son fondement même une reconnaissance de la valeur du créateur. Dans toutes ses formes, de la plus « noble » (musée, exposition, édition, concert, etc.) à la plus vulgaire (téléroman, best-seller, liquidation de marché au puce, etc.), la marchandisation contemporaine de l’œuvre d’art et du créateur est asservissante et soutenue à bout de bras par les aliénés du pouvoir, du succès et de l’argent. Toute Å“uvre d’art est aujourd’hui assimilée et avalée par la masse de production de gadgets consommables et jetables. Un recueil de poèmes de Baudelaire, une toile de Fragonard ou un disque de Mozart sont aujourd’hui considérés au même titre et sur la même échelle qu’un séchoir à cheveux ou un laminé de Marilyn Monroe. La notion de plus-value en est venue à dicter l’indexation des artistes — les livres de cotes des peintres en étant l’exemple limite — où les spéculateurs ne sont pas ceux à qui devraient être destinés les Å“uvres d’art, esprits de goût et de sensibilité, mais les bonzes de l’économie de marché dont le pouvoir discrétionnaire est tout entier voué au culte de la majoration du capital investi. Â»

© Dgino Cantin

 

Essai en cours d'écriture

 

Extrait des Bouffeurs d'art
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