GUY D'AMOURS
À propos
Une page À propos est un peu comme une présentation sur un site de rencontres : quoi que vous y disiez, ce sera toujours ridicule, quand ce n'est pas idiot. Je vais donc éviter de dire que j'aime le vin, les marches au grand air et les soupers entre amis... Je peux tout de même mentionner que la littérature est pour moi essentielle et que sans la lecture et l'écriture, il y a longtemps que j'aurais pris la sortie de secours.
J'écris depuis que je suis adolescent, probablement parce que la simplicité de l’enfance s’est mise à me manquer, comme à tous, et qui se soignent d’autres façons, par le travail, la jouissance ou le pouvoir. Puis la tentative de guérison est devenue rage de vérité, ce qui est au fond la même chose. Mes amis de l'époque se souviennent (certains avec plaisir, d'autres avec frayeur !) de ces poèmes, nouvelles et autres textes sortis tout droit de mon imagination que je leur partageais jadis. J'ai publié mon premier livre à 30 ans et depuis sept autres, mises à part les rééditions. Je considère mes écrits, bien que différents dans la forme (roman, conte, essai), comme des étincelles qui s’éclairent les unes les autres en gravitant autour des mêmes thématiques : la lutte continuelle entre avoir et être, entre soumission et liberté, entre endormissement et lucidité.
Je veux dire ce qu’est au quotidien ma vie d’écrivain. Je ne crois pas qu’il y ait une énorme différence entre quelqu’un qui consacre sa vie à l’écriture et quelqu’un qui travaille dans un bureau par exemple (sauf le salaire, bien sûr). Nous sommes tous confrontés aux mêmes grandes questions : « Qui suis-je ? D’où viens-je ? Où vais-je ? » Pierre Dac y répondait ainsi : « Je suis moi. J’arrive de chez-moi. Et j’y retourne. » Évidemment ce n’est pas aussi simple. Nous cherchons tous des réponses à ces questions, d’une façon ou d’une autre. La principale différence entre moi et le travailleur « normal », c’est que je n’arrive pas à faire autre chose que me questionner… L’écriture est pour moi une façon de chercher des réponses à ces questions et, parfois, d’en trouver.
Écrire un livre et le publier, ce n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait penser, seulement un acte de narcissisme. C’est aussi, et surtout, un désir d’être entendu, d’être reconnu, non pas par des marchands ignares et des banquiers avides, mais par des gens qui, tout comme moi, aimeraient comprendre ce que nous faisons ici-bas.
Je me suis fait écrivain parce que c’est le plus court chemin que j’ai trouvé entre moi et moi-même, mais surtout parce que la folie n’est pas toujours là où on croit l’entendre crier. Mon souhait le plus cher est de parvenir à soulager mon écriture de toutes les fioritures qui empêchent l’authenticité et la lumière d’y pénétrer parfaitement. Et peut-être réussirai-je ainsi un jour à écrire ce qu’encore je ne veux dire ou ne peux.